La Coupe Davis 2015 débute ce 6 mars avec les huitièmes de finale de cette coupe du monde par équipes, de tennis. Les quelques pays d’Afrique engagés vont encore une fois démarrer la compétition dans l’anonymat des divisions inférieures. France-Allemagne, Etats-Unis-Grande-Bretagne, Brésil-Argentine, Croatie-Serbie ou Belgique-Suisse sont les affiches alléchantes des huitièmes de finale de la Coupe Davis. Cette compétition annuelle réservée aux hommes, sorte de coupe du monde de tennis par équipes, reprend ce 6 mars.
Certains joueurs africains entament certes cette 104e édition au même moment que les grandes stars mondiales du tennis comme le Serbe Novak Djokovic, le Britannique Andy Murray, l’Australien Lleyton Hewitt ou le Japonais Kei Nishikori. Mais ces joueurs africains vont débuter la Coupe Davis dans l’anonymat, loin du « groupe mondial » qui rassemble les 16 meilleures nations de la planète. Les autres pays évoluent en effet dans des divisions inférieures nettement moins médiatisées.
De fait, l’Afrique est le seul continent à ne pas être représenté au sein du groupe mondial. Un constat qui n’inquiète pas pour autant Hichem Riani, le Secrétaire général de la Confédération africaine de tennis (CAT). « Cette situation est tout à fait logique par rapport au niveau du tennis mondial, souligne avec lucidité le Tunisien. Le tennis africain est assez loin de ce niveau ».
Les quatre meilleures nations du continent figurent dans la troisième division de la Coupe Davis ; le « Groupe II Europe/Afrique » qui mêle équipes africaines et européennes.
Entre le 6 et le 8 mars, l’Afrique du Sud va ainsi affronter la Turquie, le Maroc sera opposé au Portugal, le Zimbabwe accueillera la Bosnie, tandis que Madagascar passera un test face au Luxembourg.
Pour Hichem Riani, la présence de quatre équipes africaines dans le Groupe II Europe/Afrique est déjà une petite victoire. « On n’avait pas vu ça depuis très longtemps, assure le dirigeant. On était toujours représenté par deux ou trois équipes au maximum (dans cette division, Ndlr). Mais là, avoir quatre équipes, c’est un point positif, d’autant que les équipes européennes sont vraiment fortes ».
LES AFRICAINS EN COUPE DAVIS 2015
1ère division : Groupe mondial (16 équipes dont 0 d’Afrique)
2e division : Groupe I Europe/Afrique (13 équipes dont 0 d’Afrique)
3e division : Groupe II Europe/Afrique (16 équipes dont 4 d’Afrique)
4e division : Groupe III Afrique (13 équipes dont l’Algérie, le Bénin, le Congo, la Côte d’Ivoire et la Tunisie)
5e division : Groupe IV Asie/Océanie
Des Africains coincés face aux Européens
Ce curieux mélange entre Africains eu Européens est toutefois à double tranchant. « Jouer face aux Européens, ça apporte un plus du point de vue de la progression, assure le Secrétaire général de la CAT. Ça permet aux Africains d’affronter des équipes plus fortes. Mais d’un autre côté, ça leur barre la route vers les divisions supérieures ». Il ajoute : « Pourquoi joue-t-on avec l’Europe ? Ça, c’est une décision de l’ITF (la Fédération internationale de tennis, Ndlr). L’ITF a décidé que l’Afrique serait avec l’Europe, alors qu’en comparaison le groupe qui rassemble l’Asie et l’Océanie est plus faible que le notre ».
Malgré ce handicap, la CAT espère tout de même que l’Afrique du Sud intègrera la deuxième division du tournoi très prochainement. Ce ne sera pas simple car le meilleur joueur africain, Kevin Anderson (17e au classement mondial masculin), ne défend pas les couleurs de l’Afrique du Sud en Coupe Davis.
Les autres Africains, ceux qui évoluent à un niveau honorable, ne peuvent pas tirer une croix sur cette compétition de haut niveau. « Il n’y a pas vraiment d’apport financier avec la Coupe Davis, admet Hichem Riani. Surtout quand on joue dans les petites divisions. Au contraire, les fédérations se prennent pratiquement en charge. En revanche, au niveau des progrès, c’est une compétition importante » pour les plus petites équipes africaines.
Celles-ci s’affronteront du 16 au 19 septembre au Caire, en Egypte, lors des matches du groupe III Afrique, la quatrième division de la Coupe Davis. Avec l’espoir, pour deux d’entres elles, d’être promues en troisième division. Et d’exister un peu plus sur la scène internationale.